Le 4 janvier dernier, l’Union syndicale suisse (USS) avait pronostiqué un recul du PIB de 1,2 pour cent. Depuis lors, les perspectives de l’économie ont continué de se dégrader. La consommation des ménages suisses, qui est le dernier soutien de cette dernière, croît sensiblement moins ; cela, suite à la détérioration de la situation sur le marché de l’emploi. De plus, la conjoncture dans les principaux pays vers lesquels la Suisse exporte est nettement moins bonne, ce qui, avec l’appréciation du franc par rapport à l’euro, a engendré un inquiétant recul des exportations. Selon l’indicateur conjoncturel de l’USS, le PIB s’est plus fortement contracté en 2009 que l’USS ne l’avait supposé au début de l’année (nouvelle estimation pour 2009 : -1,9 %).
Pour lutter contre la dégradation de la conjoncture et le risque d’une augmentation du chômage, des mesures destinées à soutenir la conjoncture s’imposent. C’est évident. Le Parlement fédéral doit, lors de la session extraordinaire de la semaine prochaine, adopter un train de mesures à hauteur de 700 millions de francs. Mais, à elle seule, cette impulsion ne suffira pas. La progression du chômage et les augmentations des primes des caisses-maladie attendues en 2010 vont largement entamer le pouvoir d’achat. Conséquence : si aucune mesure n’est prise pour soutenir ce dernier, la consommation va se contracter. Celle-ci représentant près de 60 pour cent du PIB, son effondrement aurait de graves effets sur l’ensemble de la bonne marche de l’économie suisse. Il s’agit dès lors de mettre également en route un programme d’investissement pour la reconversion écologique et un meilleur accueil extrafamilial des enfants.
Le Conseil fédéral a décidé qu’une troisième étape de programmes conjoncturels serait décidée si la conjoncture devait continuer à se détériorer encore plus. Les perspectives s’étant assombries, cette condition est désormais remplie.